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Comment visiter la Montagne Pelée ?

Comment visiter la Montagne Pelée ?
10/04/2025

Découvrez la Montagne Pelée en Martinique

La Montagne Pelée se dresse majestueusement au nord de la Martinique, point culminant de l'île à 1397 mètres d'altitude. Ce volcan actif, surnommé affectueusement "La Grande Dame du Nord" par les Martiniquais, offre aux randonneurs des panoramas à couper le souffle sur l'ensemble de l'île.

La Montagne Pelée abrite une biodiversité exceptionnelle avec une trentaine d'espèces endémiques. Sa forêt luxuriante, ses sentiers variés et son histoire volcanique fascinante en font une destination incontournable pour les amateurs de nature et d'aventure.

Vous découvrirez un site naturel unique où l'ascension sportive, bien que exigeante, vous récompensera par des vues spectaculaires sur la mer des Caraïbes et l'océan Atlantique. 
Nos conseils vous accompagnent dans la préparation de votre randonnée pour une expérience inoubliable au cœur de ce joyau naturel martiniquais.

Où se situe la Grande Dame du Nord ?

Située dans le nord de la Martinique, la Montagne Pelée s'élève entre l'océan Atlantique et la mer des Caraïbes, à seulement 24 kilomètres au nord-ouest de Fort-de-France. Ce massif volcanique s'étend sur sept communes : Ajoupa-Bouillon, Saint-Pierre, Morne-Rouge, Grand-Rivière, Macouba, Basse-Pointe et Le Prêcheur.

Son imposante silhouette domine le paysage sur un diamètre de 11 à 15 kilomètres, avec une surface totale d'environ 120 km². Les flancs de la montagne, riches en roches volcaniques, plongent d'un côté vers la côte atlantique et de l'autre vers le littoral caraïbe, offrant des panoramas spectaculaires sur les deux façades maritimes de l'île.

La proximité avec la mer des Caraïbes rend l'atmosphère moins étouffante qu'à l'intérieur des terres, grâce aux alizés qui rafraîchissent régulièrement les versants du volcan.

Un volcan actif au cœur de la Martinique

La formation de la Montagne Pelée a débuté il y a environ 500 000 ans, fruit d'une intense activité volcanique dans l'arc des Petites Antilles. Son histoire géologique s'est construite en trois phases majeures, la dernière ayant débuté il y a 13 500 ans avec la création du dôme actuel.

Les roches volcaniques qui composent ses flancs témoignent d'une activité explosive, caractérisée par des éruptions de type péléen. Ces éruptions se manifestent par la formation d'un dôme de lave dans le cratère, pouvant provoquer des nuées ardentes lors de son effondrement.

Sous la surveillance constante de l'Observatoire Volcanologique et Sismologique de Martinique depuis 1903, le volcan est actuellement en vigilance jaune depuis décembre 2020. Cette surveillance accrue permet de détecter la moindre variation dans son activité sismique et ses émissions de gaz.

Point culminant à 1397 mètres d'altitude

Au sommet du Chinois, le point le plus élevé de la Martinique, un panorama vertigineux s'offre aux randonneurs. Cette zone sommitale à 1395,79 mètres d'altitude précise, mesurée en 2024 par les géomètres-experts, révèle la grandeur du massif.

Le plateau des Palmistes, situé à 1230 mètres, marque une étape majeure de l'ascension. Cette zone de transition laisse progressivement la place aux plantes de haute montagne et aux fougères qui ont colonisé les pentes supérieures, créant un environnement froid unique aux Antilles.

L'accès au sommet depuis le 2ème refuge demande environ 2 heures de marche supplémentaires par des longs passages pentus. Le tour de la caldeira offre une vue spectaculaire sur les versants et la bordure de mer, récompensant les efforts des grimpeurs.

La caldeira et le cratère actuel

La forme actuelle de la Montagne Pelée révèle une caldeira impressionnante, vestige de l'éruption de 1929. Cette structure circulaire de près de 800 mètres de diamètre abrite en son centre un cratère à fond plat, appelé l'Étang Sec. Les parois intérieures, sculptées par les coulées de lave successives, atteignent par endroits 80 mètres de hauteur.

Une végétation pionnière a progressivement colonisé les pentes intérieures du cratère, créant un écosystème unique où les racines sur un sol volcanique témoignent de la résilience de la nature. La surveillance du site par l'observatoire volcanologique permet de maintenir des niveaux d'alerte adaptés, garantissant la sécurité des visiteurs.

Les sources hydrothermales qui parcourent le sous-sol maintiennent une activité constante, rappelant la nature vivante de ce géant des Caraïbes inscrit au parc naturel régional de la Martinique.

Un climat tropical d'altitude unique

Le climat de la Montagne Pelée offre une expérience saisissante aux randonneurs, avec des variations spectaculaires selon l'altitude. Au pied du volcan règnent des températures moyennes de 25°C, caractéristiques du climat antillais, tandis qu'au sommet le thermomètre peut descendre sous les 10°C.

Cette particularité crée des zones climatiques étagées uniques aux Caraïbes. La pluviométrie atteint des records avec plus de 10 mètres d'eau par an dans les hauteurs, soit cinq fois plus qu'au niveau de la mer. Les nuages s'accrochent régulièrement au sommet, formant un brouillard permanent qui donne au site son caractère mystérieux.

Les vents alizés qui balaient les versants contribuent à cette mosaïque climatique, rafraîchissant l'atmosphère sur le versant atlantique tandis que la face caraïbe reste plus abritée. Cette diversité de microclimats fait de la Montagne Pelée un laboratoire naturel exceptionnel pour la biodiversité antillaise.

L'histoire mouvementée du volcan

Découverte le 15 décembre 1502 par Christophe Colomb, la Montagne Pelée tire son nom de son sommet dénudé observé par les premiers colons en 1635. Son activité volcanique remonte à 500 000 ans, lorsque le Mont Conil, premier massif au nord, commença à se former.

Vers l'an 300, une éruption majeure freina le peuplement caraïbe de la Martinique, laissant des traces encore visibles dans les couches géologiques. Les Amérindiens, qui l'appelaient "montagne de Feu", avaient déjà conscience de sa puissance destructrice.

Avant la catastrophe de 1902, le volcan connut deux éruptions phréatiques en 1792 et 1851, rappelant aux habitants sa nature imprévisible. Ces événements, moins destructeurs, participèrent à forger la légende de cette déesse du feu qui veille sur l'île.

L'éruption dévastatrice de 1902

Les premiers signes avant-coureurs apparaissent dès février 1902 : des lueurs mystérieuses illuminent le cratère la nuit, tandis que la faune déserte progressivement les flancs de la montagne. Le 23 avril, une secousse sismique ébranle le village du Prêcheur, suivie d'une intense activité fumerollienne.

Le 8 mai 1902 marque un tournant tragique dans l'histoire de la Martinique. Une nuée ardente dévastatrice s'abat sur Saint-Pierre en quelques minutes, rayant la "Petit Paris des Antilles" de la carte. Plus de 28 000 victimes perdent la vie dans cette catastrophe, à l'exception de deux survivants miraculés : Louis-Auguste Cyparis, protégé par l'épaisseur des murs de sa cellule, et Léon Compère-Léandre, sauvé par sa position en bordure de la zone sinistrée.

Des explosions successives se poursuivent jusqu'au 30 août 1902, date d'une seconde nuée ardente majeure qui dévaste une zone deux fois plus étendue. Cette série d'événements dramatiques donnera naissance à une nouvelle discipline : la vulcanologie moderne.

La dernière activité de 1929-1932

Le 23 août 1929, une intensification des fumerolles marque le début d'une nouvelle phase éruptive. Les émissions de gaz sulfureux se multiplient rapidement sur les flancs sud et est du dôme. Le paroxysme survient le 16 septembre avec des explosions et d'épais nuages de cendres.

Cette éruption se distingue par l'absence de victimes, grâce à l'évacuation préventive des populations du nord de l'île. Les dégagements de vapeur se poursuivent régulièrement en 1930 et 1932, façonnant progressivement le sommet actuel du volcan.

Cette période marque un tournant dans la gestion des risques naturels en Martinique : création de nouvelles routes d'évacuation, construction d'hôpitaux et installation de l'observatoire météorologique de Desaix pour une surveillance renforcée.

L'activité volcanique aujourd'hui

L'Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique a enregistré une hausse significative de l'activité avec 221 séismes d'origine volcanique entre le 14 et le 21 mars 2025. Ces tremblements de terre, localisés entre 1 et 1,4 km sous le sommet du volcan, n'ont pas été ressentis par la population.

Le niveau d'alerte jaune reste maintenu par les autorités, signalant une vigilance accrue sans danger immédiat. Les scientifiques surveillent particulièrement les zones sismiquement actives bien connues de la Montagne Pelée grâce à un réseau de capteurs ultramodernes.

Les mesures de température des sources chaudes et l'analyse des émissions de gaz sur les flancs occidentaux témoignent d'une dynamique souterraine normale pour ce type de volcan.

 Les différents sentiers de randonnée à la montagne pelée

Pour partir à l'assaut du géant martiniquais, trois itinéraires principaux s'offrent aux randonneurs, chacun avec ses particularités et son niveau de difficulté. Le parking de l'Aileron, point de départ le plus accessible, permet d'emprunter le sentier éponyme qui serpente à travers les forêts de la montagne sur 3,5 kilomètres.

Les marcheurs plus aguerris apprécieront le sentier du Morne-Macouba, long de 8 kilomètres. Ce tracé traverse une succession de paysages variés, des bananeraies aux grands arbres de la forêt tropicale, avant de rejoindre les Pitons du Carbet dans un panorama saisissant.

Pour une approche différente, le sentier de Grande-Savane au départ de la ville du Prêcheur propose une ascension plus directe de 1,5 kilomètre. Le pic d'activité se situe tôt le matin, quand le climat tropical offre une meilleure visibilité au sommet.

1- Le parcours de l'Aileron

Le parcours de l'Aileron est le sentier le plus populaire pour gravir la Montagne Pelée, mais présente néanmoins des défis :

Caractéristiques du sentier :

  • Distance : 3,5 km
  • Dénivelé : 575 mètres
  • Durée moyenne : 4h à 4h30 aller-retour
  • Point de départ : Parking de l'Aileron (820m d'altitude)

Niveau de difficulté :

  • Difficulté moyenne à élevée
  • Passages raides nécessitant parfois l'usage des mains
  • Terrain glissant par temps humide
  • Sentier bien balisé (marquages rouges et blancs)

Étapes principales :

  1. Montée initiale jusqu'au sommet de l'Aileron (1107m)
  2. Traversée du Plateau des Palmistes (1230m)
  3. Accès possible jusqu'au sommet "Le Chinois" (1397m)

Accessibilité pour les enfants :

  • Déconseillé aux jeunes enfants pour l'intégralité du parcours
  • Possible de faire uniquement la première partie jusqu'au Plateau des Palmistes avec des enfants sportifs de plus de 10 ans
  • Préférable de s'arrêter au premier refuge avec les plus jeunes

À noter :

  • Partir tôt le matin pour éviter la chaleur
  • Présence d'un snack au parking pour se restaurer
  • Sentier le plus accessible depuis le sud de l'île
  • Vue panoramique exceptionnelle sur la baie de Saint-Pierre par temps clair

2 - La voie du Morne Macouba

Le sentier du Morne Macouba est le plus exigeant des trois itinéraires d'ascension :

Localisation et point de départ :

  • Départ depuis le quartier Beauséjour à Grand-Rivière ou le quartier Désiles à Macouba
  • Accès par le versant nord de la Montagne Pelée
  • Passage par les plantations de bananes et de cannes à sucre

Niveau de difficulté :

  • Tracé très exigeant, réservé aux randonneurs expérimentés
  • Dénivelé important : 1170 mètres
  • Distance totale : 8 kilomètres
  • Terrain varié : zones agricoles, forêt tropicale dense, passages escarpés

Durée moyenne :

  • Montée : environ 5 heures
  • Descente : environ 2 heures
  • Prévoir une journée complète (7-8 heures de marche)
  • Temps supplémentaire recommandé pour les pauses et photos

3 - Le sentier de Grande Savane

Le sentier de Grande Savane propose une ascension directe et sportive de la Montagne Pelée :

Localisation et accès :

  • Départ depuis la commune du Prêcheur, côté Caraïbes
  • Accès par la D10, tourner à droite avant l'entrée du Prêcheur (suivre panneau "Grande Savane")
  • Parking au terminus de la route à 680 mètres d'altitude
  • Vue sur la mer des Caraïbes pendant 80% de l'ascension

Caractéristiques techniques :

  • Distance : 6,2 km aller-retour
  • Dénivelé positif : 720 mètres
  • Altitude de départ : 680 mètres
  • Altitude maximale : 1397 mètres
  • Balisage : blanc et jaune (sentier ONF n°19)

Niveau de difficulté :

  • Parcours sportif et technique
  • Sentier plus court mais plus abrupt que l'Aileron
  • Passages très raides nécessitant une bonne condition physique
  • Terrain glissant par temps humide
  • Déconseillé aux débutants et aux enfants

Durée moyenne :

  • 3h30 à 4h30 aller-retour pour un randonneur moyen
  • Prévoir 1h30-2h de montée jusqu'à la caldeira
  • 30-45 minutes supplémentaires pour atteindre le sommet
  • Ajouter du temps pour les pauses photos et contemplation

À noter :

  • Itinéraire moins fréquenté que le sentier de l'Aileron
  • Panoramas exceptionnels sur la côte Caraïbe
  • Départ tôt le matin conseillé pour éviter la chaleur et les nuages

Préparer son ascension

Carte de la montagne pelée

La Grande Dame du Nord, comme la surnomment affectueusement les Martiniquais, vous invite à découvrir ses multiples facettes. Des sentiers de randonnée adaptés à tous les niveaux vous permettent d'explorer sa végétation luxuriante, ses panoramas exceptionnels et ses deux dômes volcaniques formés par les éruptions historiques de 1902 et 1929.

Nous vous guidons à travers cette expérience unique, des conseils pratiques pour préparer votre ascension jusqu'aux plus beaux points de vue à ne pas manquer. Que vous soyez randonneur chevronné ou simple amateur de nature, la Montagne Pelée vous réserve des moments inoubliables au cœur des Caraïbes.

Le meilleur moment pour gravir le volcan

La saison sèche, de décembre à mars, offre les conditions optimales pour découvrir la Montagne Pelée. Les températures plus douces et la faible pluviométrie permettent une meilleure visibilité au sommet.

Un départ matinal, vers 6h00, vous garantit les meilleures chances d'admirer le panorama avant la formation des nuages. Les premiers rayons du soleil illuminent alors la caldeira, créant une atmosphère magique propice aux photos.

Les week-ends connaissent une forte affluence sur les sentiers. Optez pour une visite en semaine pour profiter pleinement de la quiétude des lieux. En saison humide, de juin à novembre, la brume et les averses peuvent compromettre votre ascension - préférez reporter votre sortie si la météo est incertaine.

Équipement nécessaire et conseils

Pour profiter pleinement de votre randonnée sur la Montagne Pelée, munissez-vous d'un équipement adapté. Une paire de chaussures de marche montantes avec semelles antidérapantes s'avère indispensable sur les sentiers parfois glissants.

Prévoyez des vêtements techniques : un coupe-vent imperméable, une polaire légère et un change complet dans votre sac. La protection solaire est essentielle : chapeau, lunettes et crème solaire haute protection vous préserveront des rayons intenses des Caraïbes.

Votre sac à dos doit contenir au minimum 2 litres d'eau par personne, des en-cas énergétiques, une trousse de premiers secours et une lampe frontale. Un appareil photo vous permettra d'immortaliser les panoramas spectaculaires qui s'offrent à vous lors de l'ascension.

Les refuges sur le parcours

Trois refuges historiques jalonnent l'ascension de la Montagne Pelée, véritables havres de repos pour les randonneurs. Le premier refuge, situé au parking de l'Aileron à 820 mètres d'altitude, propose un point de restauration et des sanitaires publics.

Le deuxième refuge, perché à 1245 mètres sur la bordure de la caldeira, offre une vue imprenable sur la plaine et les versants du volcan. Cette construction en pierre, datant de 1929, a été récemment rénovée pour accueillir les visiteurs dans de meilleures conditions.

Au troisième refuge, à 1300 mètres d'altitude, les randonneurs découvrent un panorama exceptionnel sur la mer des Caraïbes. Ces abris de montagne, entretenus par l'Office National des Forêts, permettent aux marcheurs de s'abriter en cas d'intempéries ou de profiter d'une pause bien méritée face aux paysages grandioses de la Martinique.

La faune et la flore du massif

Un écosystème remarquable s'épanouit sur les versants de ce géant volcanique. La diversité des microclimats permet à plus de 1000 espèces végétales de prospérer, dont 30 variétés endémiques comme l'ananas sauvage et la fleur Boule Montagne.

Les sous-bois abritent une faune unique aux Petites Antilles. Le Manicou, petit marsupial emblématique, partage son territoire avec le Trigonocéphale. Dans les hauteurs, le chant mélodieux du Siffleur des montagnes accompagne le vol gracieux des colibris à tête bleue.

Cette richesse exceptionnelle a contribué à l'inscription du massif au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 2023. Les forêts de la Montagne Pelée regroupent à elles seules 90% des espèces d'arbres présentes dans l'arc antillais, faisant de ce site un sanctuaire naturel unique dans les Caraïbes.

Une végétation unique aux Antilles

Les flancs de la Montagne Pelée présentent une succession de zones végétales fascinante. Sur le versant Caraïbe, entre 0 et 200 mètres, s'étend une forêt sèche parsemée de prairies et de champs de bananes. La forêt tropicale humide prend ensuite le relais jusqu'à 600 mètres, déployant ses grands arbres majestueux.

Au-delà de cette altitude, la végétation d'altitude s'adapte aux conditions plus rudes. Les fougères arborescentes et les orchidées sauvages colorent les sous-bois, tandis que les arbres deviennent plus petits et trapus. Le sommet, souvent enveloppé de brume, accueille une flore montagnarde résistante aux vents et aux températures plus fraîches.

Cette mosaïque végétale constitue le plus grand ensemble forestier préservé des Petites Antilles, où chaque étage révèle des adaptations spécifiques aux conditions climatiques et au sol volcanique.

Les espèces endémiques à observer

Au détour des sentiers de la Montagne Pelée, les randonneurs attentifs peuvent observer une riche biodiversité unique au monde. Le colibri à tête bleue, joyau ailé endémique de la Martinique et de la Dominique, virevolte entre les branches à la recherche de nectar. Plus discret, l'allobate, petite grenouille rare, se faufile dans la végétation luxuriante.

Dans les zones rocheuses, la Matoutou falaise, mygale emblématique du nord de l'île, tisse sa toile près des orchidées sauvages et des fougères arborescentes. Sur les hauteurs, le chant mélodieux du Carouge, oiseau strictement endémique à la Martinique, résonne dans la brume matinale.

Ces rencontres exceptionnelles témoignent de la richesse naturelle de ce site inscrit au patrimoine mondial, où 72 espèces strictement endémiques et 116 espèces patrimoniales trouvent refuge dans un équilibre fragile.

Informations pratiques pour votre visite

Comment accéder au site

L'accès à la Montagne Pelée s'effectue par plusieurs routes selon votre point de départ. Depuis Fort-de-France, empruntez la RN3 (route de la Trace) jusqu'au Morne-Rouge. Au second rond-point, suivez la direction "Aileron" sur la D39 qui mène au parking du premier refuge.

Pour les voyageurs arrivant du littoral Caraïbe, la RN2 offre un itinéraire pittoresque longeant la côte via Saint-Pierre. À l'entrée du Morne-Rouge, le parking de l'Aileron est clairement indiqué. Un service de navette relie également Fort-de-France au site pendant la haute saison touristique.

Réservez votre voiture de location directement sur le site d'Air Caraïbes pour plus de flexibilité dans vos déplacements. Notre équipe reste à votre disposition pour organiser votre transfert depuis l'aéroport Aimé Césaire vers votre point de départ.

Services et commodités disponibles

Sur le site de la Montagne Pelée, plusieurs points d'accueil facilitent votre visite. Le centre d'information touristique du Morne-Rouge propose cartes détaillées et conseils personnalisés pour préparer votre ascension. Les guides professionnels certifiés vous accompagnent dans la découverte du volcan, enrichissant votre expérience de leurs connaissances approfondies.

À proximité du parking de l'Aileron, une aire de pique-nique aménagée vous accueille sous les arbres. Les sanitaires publics et points d'eau potable sont régulièrement entretenus par le Parc Naturel Régional. Un service de restauration propose des spécialités locales au pied du site pendant la haute saison, tandis qu'une boutique de souvenirs met en valeur l'artisanat martiniquais.

Le poste de secours assure une présence quotidienne, équipé pour les premiers soins et en liaison permanente avec les services d'urgence. Des abris couverts jalonnent le parcours pour vous protéger des averses tropicales imprévisibles.

Règles de sécurité à respecter

La sécurité sur la Montagne Pelée exige une vigilance constante et le respect de quelques règles essentielles. Avant votre départ, consultez les bulletins météorologiques et l'état des sentiers auprès de l'Observatoire volcanologique. Un équipement adapté avec des chaussures antidérapantes et des vêtements chauds reste indispensable, même en période sèche.

Durant l'ascension, restez sur les sentiers balisés et gardez une distance raisonnable avec les rebords du cratère. La brume peut réduire considérablement la visibilité en quelques minutes. Dans ce cas, attendez une éclaircie au refuge le plus proche ou rebroussez chemin.

L'hydratation régulière et les pauses fréquentes permettent de maintenir un rythme adapté à ce terrain volcanique exigeant. En cas de signes d'épuisement ou de malaise, n'hésitez pas à solliciter l'aide des guides ou des secours, joignables depuis les refuges.

Saint-Pierre : ville témoin de l'histoire

Autrefois surnommée le "Petit Paris des Antilles", Saint-Pierre rayonnait comme la capitale culturelle et économique de la Martinique au début du XXe siècle. Cette prospère cité de 30 000 âmes abritait un théâtre, des journaux et même un tramway, témoignant d'une modernité rare dans les Caraïbes.

Le 8 mai 1902 marqua tragiquement son destin lorsqu'une nuée ardente descendit les flancs de la montagne Pelée, anéantissant la ville en quelques minutes. Seuls trois survivants, dont le célèbre Louis-Auguste Cyparis, protégé par les murs épais de sa cellule de prison, échappèrent au désastre.

La ville actuelle, reconstruite progressivement à partir de 1923, conserve les vestiges émouvants de cette catastrophe. Labellisée Ville d'Art et d'Histoire, Saint-Pierre invite aujourd'hui les visiteurs à découvrir son passé unique à travers ses ruines préservées et ses musées, gardiens de la mémoire d'un des événements les plus marquants de l'histoire martiniquaise.

Les vestiges de l'éruption

Les rues de Saint-Pierre conservent les traces saisissantes de la puissance destructrice du volcan. Le théâtre municipal, dont les murs noircis s'élèvent encore vers le ciel, témoigne de la violence de la nuée ardente. Les entrepôts de rhum et leurs bouteilles fondues racontent l'intense chaleur qui submergea la ville en quelques minutes.

Au détour des ruelles, le cachot de Cyparis offre un témoignage unique de cette journée fatidique. Cette cellule aux murs épais, qui sauva miraculeusement son occupant, permet aux visiteurs de comprendre l'ampleur du cataclysme. Un parcours historique balisé guide aujourd'hui les promeneurs à travers ces vestiges préservés, transformant Saint-Pierre en un véritable musée à ciel ouvert.

Le musée volcanologique

Le Musée Franck A. Perret accueille les visiteurs dans un cadre moderne entièrement rénové en 2019. Créé en 1933 par le volcanologue américain éponyme, ce lieu de mémoire présente une collection unique d'objets retrouvés dans les décombres : la cloche déformée de la cathédrale, des bouteilles fondues et des photographies d'époque racontent l'histoire de Saint-Pierre.

Une exposition permanente retrace l'évolution de la ville à travers les âges, tandis que des documents d'archives et témoignages audiovisuels plongent le visiteur dans l'atmosphère du "Petit Paris des Antilles". La section scientifique explore les avancées en volcanologie nées de cette catastrophe.

Le musée est ouvert tous les jours de 9h à 17h. Les audioguides disponibles en six langues enrichissent la visite de précieuses explications sur cette page marquante de l'histoire martiniquaise.

Le Musée Franck A. Perret est ouvert tous les jours de 9h à 17h.

Pour l'adresse exacte du musée, nous vous invitons à contacter directement l'Office de Tourisme de Saint-Pierre.

Patrimoine mondial de l'UNESCO

La reconnaissance internationale de la Montagne Pelée s'est concrétisée en septembre 2023 avec son inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette distinction prestigieuse englobe non seulement le volcan mais aussi les pitons du Nord, couvrant un territoire de 13 980 hectares, soit 12% de l'île.

Cette labellisation souligne la valeur universelle exceptionnelle du site, caractérisé par sa géologie unique et sa biodiversité remarquable. Les massifs volcaniques abritent près des deux tiers de la flore autochtone martiniquaise, dont 30 espèces strictement endémiques.

Le classement UNESCO marque une nouvelle ère pour ce joyau naturel des Caraïbes, troisième reconnaissance internationale obtenue par la Martinique en deux ans. Cette distinction promet d'attirer 30 à 40% de visiteurs supplémentaires, désireux de découvrir ce site exceptionnel où volcans et forêts s'entremêlent dans un spectacle grandiose.

Questions fréquentes sur la Montagne Pelée en Martinique

Est-ce que la Montagne Pelée est toujours active ?

Le volcan est actuellement en phase de vigilance jaune suite à une intensification de son activité sismique en mars 2025, avec 221 séismes enregistrés en une semaine. Ces mouvements, localisés entre 1 et 1,4 km sous le sommet, sont surveillés en permanence par l'Observatoire volcanologique de Martinique. Cette activité reste modérée et ne présente pas de risque immédiat pour les randonneurs souhaitant découvrir ce site exceptionnel.

Pourquoi l'appelle-t-on la Montagne Pelée ?

La montagne tire son nom de son aspect dénudé observé lors de la colonisation de la Martinique en 1635. À cette époque, une récente éruption avait détruit la végétation sur ses flancs et son sommet, lui donnant une apparence "pelée". Une autre théorie suggère que ce nom viendrait de la déesse du feu Pélé, vénérée par les Amérindiens Kalinagos qui habitaient l'île avant l'arrivée des Européens.

Quelle est la meilleure période pour l'ascension ?

Programmez votre randonnée entre décembre et avril, pendant la saison sèche qui offre des conditions optimales avec peu de précipitations et une visibilité maximale. Partez tôt le matin, idéalement avant 7h, pour profiter d'un ciel dégagé et éviter les formations nuageuses qui s'installent souvent en milieu de journée au sommet.

Combien de temps dure l'ascension complète ?

Une ascension complète jusqu'au sommet du Chinois nécessite entre 5h et 5h30 de marche aller-retour depuis le parking de l'Aileron, pour un parcours de 6 km et un dénivelé positif de 800 mètres. Les randonneurs expérimentés peuvent réaliser ce circuit plus rapidement, tandis que les marcheurs occasionnels prévoiront davantage de temps pour profiter des panoramas.

Comment se rendre au point de départ ?

Pour accéder au parking de l'Aileron, prenez la RN3 (route de la Trace) jusqu'au Morne-Rouge. Au second rond-point à la sortie du bourg, suivez la direction "Aileron - Montagne Pelée" sur la D39 pendant environ 8 km. Le parking gratuit, situé à 820 mètres d'altitude, dispose d'une capacité d'accueil de 50 véhicules et marque le départ du sentier le plus accessible.

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