Le bèlè est un genre musical lié à la longue histoire de la Martinique. C’est le fruit d’une trajectoire qui commence à l’époque de la traite négrière et du commerce triangulaire. La particularité de cette musique est que le chanteur y exerce une sorte de dialogue avec le joueur de tambour (le tanbouyè) et les danseurs. Il est aussi entouré d’un joueur de percussion (ti-bwa) et de répondeurs (repondè). Tous ensemble, ils se laissent porter par des rythmes envoûtants auxquels le public est souvent invité à participer. On reconnaît dans le bèlè les rythmes, les chants et les danses venus d’Afrique, mais également ceux de la rumba havanaise et de la capoeira brésilienne. L’inspiration européenne peut sembler moins évidente, mais on retrouve dans le répertoire bèlè l’influence de la mazurka et du quadrille, héritages d’une domination européenne en Martinique qui a duré deux cents ans.
Les différents styles de musiques martiniquaises traditionnelles
Quelle belle histoire que celle de ce genre musical ! Autrefois, chaque fête foraine ou foire de l’île était équipée de son carrousel à chevaux de bois. Ce manège tournait grâce à la seule force des hommes qui poussaient les chevaux en bois sur lesquels prenaient place les enfants.
En son centre, un petit orchestre s’installait et jouait une musique rythmée appelée le chouval bwa, ce qui signifie tout simplement « cheval de bois ». On retrouvait, parmi les instruments incontournables de l’orchestre, le tambour, le ti-bwa, l’accordéon et le cha-cha. Certains groupes n’ont également pas hésité à introduire d’autres instruments comme la guitare, la clarinette ou encore le saxophone.
Le reggae dancehall, s’il est en fait originaire de l’île de la Jamaïque, est un style qui a totalement conquis les Antilles, en particulier la Martinique et la Guadeloupe. Il est aujourd’hui très populaire auprès de la jeunesse. Les années 1970 ont ainsi vu naître, en Martinique, un grand nombre de groupes qui se sont lancés dans ce style de musique où l’instrumentalisation comprend principalement des sons électroniques. Les rythmes sont saccadés et rapides et les paroles des chansons véhiculent souvent un message à vocation politique ou sociale. Mais il faut surtout retenir que le but premier du reggae dancehall est de faire danser les gens.
Le zouk est un genre musical qui a vu le jour en Martinique et en Guadeloupe au début des années 1980. Difficile de connaître l’origine exacte du mot. Pour certains, c’est un dérivé du mot « mazurka », qui désigne une musique populaire au XIXe siècle. Pour d’autres, c’est le nom d’un lieu où l’on pratiquait des danses populaires dans les années 1960.
Le terme « zouk » englobe la musique et la danse associée, où les participants dansent de manière « collée-serrée » sur un rythme cadencé comme dans la fameuse chanson du même nom sortie en 1986, Kolé Séré. Le célèbre groupe Kassav a fortement contribué à l’expansion du zouk jusqu’en Europe, où il est encore aujourd’hui dansé dans de nombreux clubs.
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