Extrait de notre magazine de bord Arc-En-Ciel n°70, Juillet/Août 2015
Le 10 mai 2015 a été inauguré, au cœur de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, le Mémorial ACTe – Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage -, plus grand édifice au monde dédié à ce sujet.
Rendez-vous en Guadeloupe pour une découverte intime de ce lieu hautement symbolique, dont l’ambition est d’aider à la fondation d’une société nouvelle, libérée, renforcée, apaisée.
« À la fois espace de célébration et de réconciliation, centre d’expression, lieu de découverte, rendez-vous des familles guadeloupéennes, carrefour des savoirs, base de fécondation de la recherche et de la connaissance, maison des artistes et des créateurs, le Mémorial ACTe est déjà le point d’ancrage d’une société guadeloupéenne fière de son métissage, de sa capacité à construire un vivre et un être ensemble au-delà des blessures de l’Histoire », selon Victorin Lurel, président du Conseil régional de la Guadeloupe, ancien ministre des Outre-mer et à l’initiative du projet.
Ce Mémorial entend contribuer sans relâche à la création d’une mémoire collective de l’esclavage, par la connaissance historique, la culture de la tolérance et la création contemporaine. Ambition guadeloupéenne à l’échelle internationale, il s’affirme comme un lieu de rencontres et de dialogues de tous les héritiers de cette ténébreuse histoire, en tant que catalyseur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
Ses principaux objectifs pédagogiques
Les dates clefs du MEMORIAL ACTe
Le MEMORIAL ACTe en chiffres
Sur le parvis-échiquier du Mémorial ACTe, à l’endroit même où, quelques siècles en arrière, gouttait la sueur des esclaves lors du chargement des navires venus prélever le fruit de leur labeur au sein de l’usine Darboussier, alors plus grande unité sucrière des Petites Antilles, l’homme n’est aujourd’hui que fourmi, à l’ombre d’un immense « figuier maudit ».
Un premier espace multifonctionnel
Il faut du recul et un peu de hauteur, pour apprécier l’allégorie toute organique de son architecture.
Véritable lieu de vie, le premier espace du Mémorial ACTe, abrite :
Son entrée principale est symbolisée par le patio central intérieur à ciel ouvert qui met en scène le « poto mitan ». Arbre de métal monumental, il représente la naissance des racines qui protègent le bâtiment et suggère une image de référence dans l’imaginaire guadeloupéen : celle de pilier, selon l’expression répandue « Fanm sé poto mitan pèp Gwadloup » (« La femme est le pilier central du peuple guadeloupéen »).
L’architecture du MÉMORIAL ACTe
« Des racines d’argent sur une boîte noire, telle est l’essence du concept architectural »
Fabien Doré, Pascal Berthelot et Jean-Michel Mocka-Célestine (architectes et maîtres d’oeuvre du Mémorial.)
Zoom sur les « racines d’argent » lors de l’inauguration avec le Président, François HOLLANDE
L’écrin de granit noir porte en son antre la mémoire des peuples asservis. Vues de l’extérieur, ses façades noires quartzées sont un hommage symbolique aux victimes de la traite et de l’esclavage. Le socle granitique du bâtiment constitue aussi le développement racinaire matérialisé par une résille métallique étincelante, allusion aux racines du figuier maudit.
Les deux autres espaces
Le second espace accueille tout au long de l’année artistes, philosophes, écrivains, historiens et anthropologues lors de séminaires, congrès ou ateliers dans une salle modulable des congrès et des arts vivants.
Le troisième espace voit s’élancer une passerelle de 275 m de long, suspendue à 11,5 m du sol, vers le Morne Mémoire. Sa symbolique est importante dans la conception de l’ensemble. Le jardin, source de subsistance et maigre espace de liberté pour l’esclave sur la plantation est symbolisé par le Morne Mémoire. Il subsistera ensuite dans l’univers de la case créole, comme le décrit feu Jacques Berthelot.
Informations pratiques
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